Après sa rentrée en Algérie le 27 novembre 2010, Rachid Ali Yahia était l’invité du Comité Autonome des Etudiants de la faculté des Lettres et de la Culture Amazigh de l’université Mouloud Mammeri ce lundi 04 janvier, pour donner une conférence devant la communauté universitaire. Une conférence qui a attiré un nombre important d’universitaires.
En se référant à des études historiques et sociologiques, Rachid Ali Yahia a déclaré que tous les algériens et les nord-africains sont des berbères, des berbères berbérophones et des berbères arabophones, tout en niant l’idée qui circule que l’islam les a arabisés, « j’appartiens à la communauté berbère berbérophone et j’en suis fier, j’appartiens à la communauté algérienne berbère et j’en suis fier et j’appartiens à la communauté nord-africaine berbère et j’en suis fier ».
La Kabylie était parmi les régions les plus pauvres – comme elle l’est toujours d’ailleurs -, et la solution pour les kabyles était alors soit d’aller à Boufarik ou en France pour y travailler. Mais malgré tout cela, de nombreux berbères berbérophones ont adhéré à l’Algérie arabe prôné PPA, par manque de formation certainement. Mais grâce à des personalités comme Ali Laïmèche et Si Ouali Bennaï, qui ont beaucoup travaillé pour la revendication identitaire, la renaissance berbère est lancée. « Ali Laïmèche, Si Ouali Bennaï et Amar Ould Hamouda sont les pionniers de l’Algérie algérienne, ce qui leur a valu d’être assassinés par le FLN. Ce sont des martyrs de la cause devant lesquels il faut être reconnaissant et qu’il ne faut jamais oublier » ajoute l’intervenant.
Selon dda Rachid, actuellement l’Algérie connaît une période de prise de conscience berbère, une prise de conscience en extension jour après jour, comme le montrent de nombreuses manifestations où les citoyens réclament la Berbérité, une revendication que le pouvoir essaie d’étouffer avec tout les moyens en imposant la langue et la culture arabe.
Le fondateur du Rassemblement pour une Algérie Algérienne et Fédérale, a appelé toutes les masses pour se retrouver, malgré leurs différences, pour un objectif principal qui est de lutter pour leur berbérité.
Dda rachid a conclu par un appel aux étudiants « On m’a dit que l’université compte actuellement plus de 50.000 étudiants, combien ils étaient durant les événements 80? Une poignée dont Arezki Abboute et Mohammed Nait Abdellah, deux détenus d’Avril 80 que je retrouve dans cette salle aujourd’hui. Et combien d’étudiants à Bougie qui partagent les mêmes objectifs que nous ? Nous qui sommes le passé, nous avons fait les bases et les fondations pour ce combat et notre histoire est derrière nous. L’avenir de la berbérité vous appartient, le flambeau vous appartient, vous devez être à la hauteur et vous n’avez pas le droit de vous décourager. L’avenir est devant vous ! Il faut vous mobiliser, c’est un devoir national et patriotique !»