En Algérie, ceux qui nous gouvernent et qui gèrent 150 milliards de dollars de réserve de change, habitent un autre pays. Militaires ou civils, membres des oligarchies qui pillent le pays, ils vivent dans des prisons dorés, leurs plages sont privées, leurs restaurants sont des clubs, leurs quartiers sont fermés par des herses de béton et de fer. Tout le pays est quadrillé de barrages, barrages policiers dans les villes, barrages militaires et de gendarmerie dans les campagnes. Pour rentrer à Alger, il faut au moins trois heures pour parcourir quelques kilomètres. On ne sait plus qui assiège qui.
Mais depuis que les Tunisiens, nos voisins en territoires et en souffrance, ont fait fuir leur président, Ben Ali, l’envié, le modèle de nos dictateurs, un pays qui marche, des citoyens dociles, des comptes en banque à droite à gauche, depuis que c’est le monde à l’envers, nos autocrates se bougent. Comme si en quelques jours ils allaient réparer ce qu’ils ont mis trente ans à détruire. Les voilà distribuant un peu plus généreusement la rente pétrolière, promettant à tour de bras, de résoudre la question du chômage, celle du logement, des loisirs et même de lever « peut-être » l’État d’urgence en vigueur depuis 1992. Subitement leurs compétences se réveillent, ils ne dorment plus.
En moins de deux jours, les murs de la capitale se sont couverts d’affiches racoleuses, invitant les « jeunes » à se présenter pour obtenir « 30 000 » Dinars de « prêt sans intérêt », histoire de tous les transformer en entrepreneurs. Encore de l’argent qu’ils vont jeter par les fenêtres. Le gouvernement Ouyahia qui avait décidé sans réfléchir de mettre fin au secteur informel - sur lequel vivent chômeurs non déclarés et sans couverture sociale et richissimes hommes d’affaires qui ne payent ni impôt, ni charges sociales - fait aujourd’hui marche arrière et c’est comme s’il déclarait solennellement qu’il n’y a plus d’État mais qu’il aime beaucoup la chaise sur laquelle il est assis.
L’augmentation des produits de première nécessité : annulée. Le « 12S », cet acte de naissance à vie, qui a pourri la vie de dizaines de milliers d’Algériens, par la grâce duquel nous étions censés obtenir des passeports biométriques et en passant, devenir encore plus fliqués : annulé. Les partis d’opposition qui attendaient depuis des années un putatif agrément : en voilà deux de reconnu, aujourd’hui même, etc. La république bananière se donne en spectacle dans toute son arrogance et son incompétence.
Même, Mouloud Hamrouche, ancien chef du gouvernement, notre Gorbatchev inabouti, ne dit pas autre chose quand il déclare poliment : « Après vingt ans, les gens ont pris conscience que l’impasse est là, le pouvoir a perdu beaucoup de son expertise, le gouvernement a beaucoup d’argent mais ne sait pas comment le dépenser, il ne sait pas comment mobiliser les potentialités économiques du pays parce qu’il y a un dysfonctionnement de l’administration gouvernementale. C’est un problème supplémentaire, grave (…)» 150 milliards de dollars de réserve de change et ils ne savent pas quoi en faire… Et quand ils nous apprennent ce qu’ils en font, c’est toujours au détour d’un scandale, corruption, transfert d’argent public à coup de milliards de dollars, tous les rouages de l’état sont impliqués, de l’affaire Khalifa aux prix faramineux des grands projets publics, autoroute est-ouest, métro d’Alger etc…. Ils fabriquent alors des procès où les lampistes payent de leurs vies brisées quelques séjours à l’étranger pendant que les premiers responsables, au sens pénal du terme, continuent, impunis, à décider de la vie et de la mort de 35 millions d’Algériens.
Mais depuis que les Tunisiens, nos voisins en territoires et en souffrance, ont fait fuir leur président, Ben Ali, l’envié, le modèle de nos dictateurs, un pays qui marche, des citoyens dociles, des comptes en banque à droite à gauche, depuis que c’est le monde à l’envers, nos autocrates se bougent. Comme si en quelques jours ils allaient réparer ce qu’ils ont mis trente ans à détruire. Les voilà distribuant un peu plus généreusement la rente pétrolière, promettant à tour de bras, de résoudre la question du chômage, celle du logement, des loisirs et même de lever « peut-être » l’État d’urgence en vigueur depuis 1992. Subitement leurs compétences se réveillent, ils ne dorment plus.
En moins de deux jours, les murs de la capitale se sont couverts d’affiches racoleuses, invitant les « jeunes » à se présenter pour obtenir « 30 000 » Dinars de « prêt sans intérêt », histoire de tous les transformer en entrepreneurs. Encore de l’argent qu’ils vont jeter par les fenêtres. Le gouvernement Ouyahia qui avait décidé sans réfléchir de mettre fin au secteur informel - sur lequel vivent chômeurs non déclarés et sans couverture sociale et richissimes hommes d’affaires qui ne payent ni impôt, ni charges sociales - fait aujourd’hui marche arrière et c’est comme s’il déclarait solennellement qu’il n’y a plus d’État mais qu’il aime beaucoup la chaise sur laquelle il est assis.
L’augmentation des produits de première nécessité : annulée. Le « 12S », cet acte de naissance à vie, qui a pourri la vie de dizaines de milliers d’Algériens, par la grâce duquel nous étions censés obtenir des passeports biométriques et en passant, devenir encore plus fliqués : annulé. Les partis d’opposition qui attendaient depuis des années un putatif agrément : en voilà deux de reconnu, aujourd’hui même, etc. La république bananière se donne en spectacle dans toute son arrogance et son incompétence.
Même, Mouloud Hamrouche, ancien chef du gouvernement, notre Gorbatchev inabouti, ne dit pas autre chose quand il déclare poliment : « Après vingt ans, les gens ont pris conscience que l’impasse est là, le pouvoir a perdu beaucoup de son expertise, le gouvernement a beaucoup d’argent mais ne sait pas comment le dépenser, il ne sait pas comment mobiliser les potentialités économiques du pays parce qu’il y a un dysfonctionnement de l’administration gouvernementale. C’est un problème supplémentaire, grave (…)» 150 milliards de dollars de réserve de change et ils ne savent pas quoi en faire… Et quand ils nous apprennent ce qu’ils en font, c’est toujours au détour d’un scandale, corruption, transfert d’argent public à coup de milliards de dollars, tous les rouages de l’état sont impliqués, de l’affaire Khalifa aux prix faramineux des grands projets publics, autoroute est-ouest, métro d’Alger etc…. Ils fabriquent alors des procès où les lampistes payent de leurs vies brisées quelques séjours à l’étranger pendant que les premiers responsables, au sens pénal du terme, continuent, impunis, à décider de la vie et de la mort de 35 millions d’Algériens.